Dans cette série, notre collaboratrice Carolyne Brown part à la rencontre des Talents d’ici, nos commerçants phares qui prennent place au cœur du Mail Champlain. Partage, sincérité et proximité sont des mots qui résument ces entrevues. On vous invite à entrer dans leurs univers et découvrir l’humain qui se cache derrière chacun d’entre eux.
Rencontre avec Linda Goulet, Chef d’entreprise chez Panda
Mon père était un représentant de chaussures. En 1972, il a acheté le magasin Panda et le lendemain de l’achat, il m’amenait au magasin. J’ai commencé à travailler à la boutique à l’âge de 15 ans et j’ai continué durant mon secondaire jusqu’au cégep. En 1974, nous avons commencé à franchiser Panda. Je m’occupais des achats et des ouvertures de magasins. À 19 ans, j’ai ouvert ma franchise et en moins de deux mois, j’ai doublé le chiffre d’affaires. Je ne voulais plus travailler pour mon père. J’ai donc décidé de vendre ce magasin à un autre franchisé. À 22 ans, j’ai vendu le magasin et j’ai joint l’équipe au siège social. Par la suite, mon frère a pris le rôle d’acheteur et je m’occupais de la comptabilité. En 1983, mon autre frère s’est joint à l’entreprise pour aider à ouvrir les magasins à l’extérieur du Québec. En 1989, nous avions 75 portes au Canada. En 2000, un de mes frères a quitté Panda. Nous avons racheté ses actions et j’ai pris la présidence. Mon frère est décédé en 2018 et depuis, je suis à la tête de l’entreprise. J’ai la chance d’avoir ma fille qui travaille avec moi et qui est ma relève. Cette année, on souligne les 75 ans de Panda, mes 50 ans de carrière et mes 65 ans.
Qu’est-ce qui vous distingue ? Quelle est votre marque de commerce?
Il n’y a aucune compagnie qui se spécialise comme nous en chaussures pour enfants. La chaussure pour enfants, c’est difficile, car c’est une expertise. Souvent, nos clients vont se procurer des modèles ailleurs, mais ils reviennent toujours chez nous pour la qualité de nos produits et notre service.
Quel est le plus gros défi que vous ayez rencontré dans votre carrière d’entrepreneur ?
Depuis le début de ma carrière, j’ai fait face à plusieurs défis, mais la pandémie de COVID-19 a été le plus difficile.
Quel est le plus grand apprentissage que l’entrepreneuriat vous ait apporté ?
Pour moi, le plus grand apprentissage c’est tout ce qui concerne l’être humain : les ressources humaines, la négociation avec les partenaires, les échanges avec les clients, etc. La communication est la clé en affaires. Il faut aussi comprendre le côté administratif, soit tous les aspects de l’entreprise et les états financiers. Finalement, on doit se faire confiance.
Racontez-nous une anecdote ou un événement cocasse de votre parcours d’entrepreneur.
En 1987, j’avais 30 ans, et je faisais partie du Conseil québécois de la franchise. Le magazine Commerce m’a contactée pour faire la page couverture de l’édition spéciale sur le franchisage. À l’époque, seulement les hommes faisaient la une des magazines. Je suis donc devenue l’homme du mois pour la parution d’avril et j’ai été la première femme à faire leur couverture.
D’abord, la chose la plus importante est de faire un plan d’affaires comme il faut! Avoir une entreprise ne veut pas dire de faire travailler les autres et de se la couler douce. On doit être engagé et s’entourer d’une bonne équipe. Si tu n’es pas passionné, tu ne réussiras pas. Les premières années, le travail est un mode de vie. On travaille 50, 60,70 heures par semaine. Finalement, le commerce au détail est un domaine instable. Il ne faut pas lancer une entreprise avec un budget minimal. Il faut toujours un coussin.
Qu’est-ce que les gens retiennent de votre entreprise ?
Ils ont confiance en nous et nous remercient pour notre service et notre expertise. Nos clients reviennent toujours en magasin même pour faire vérifier une pointure de chaussures qu’ils ont achetées ailleurs !
Quels sont vos produits les plus populaires ?
Le plus gros moment de l’année pour nous, c’est le retour à l’école et ensuite les bottes d’hiver.
Quel est votre secret le mieux gardé ?
Je n’ai pas de secret. Je suis authentique et je communique tout à mon équipe.
Une bonne santé pour pouvoir continuer à faire ce que j’aime plus longtemps, profiter de la vie et faire des choses qui me font plaisir.